Apprendre la propreté : accompagner le contrôle des sphincters avec bienveillance
- audrey ALLIAGA
- 21 juin
- 3 min de lecture
L'acquisition de la propreté, souvent appelée "contrôle des sphincters", est une étape importante dans le développement de l’enfant. Mais elle ne se décrète pas du jour au lendemain. Elle se prépare, s’accompagne, et surtout… se vit dans la bienveillance ! Que ce soit en tant que parent ou professionnel de la petite enfance, notre rôle est d’offrir un cadre sécurisant, encourageant et respectueux du rythme de chaque enfant.
Comprendre le contrôle des sphincters
Vers 18 mois à 2 ans (et parfois plus tard !), l’enfant commence à prendre conscience de son corps, des sensations liées au besoin d’uriner ou de faire ses selles. C’est le début du processus d’apprentissage de la propreté.
Mais attention : il ne s’agit pas uniquement d’une question d’âge. Plusieurs facteurs doivent être réunis pour que l’enfant soit prêt :
Une maturation physiologique (savoir contracter et relâcher les sphincters)
Une maturité cognitive (comprendre ce qui se passe)
Une capacité de communication (verbaliser ou montrer)
Une envie personnelle (volonté d’imiter, de faire “comme les grands”)
Accompagner en douceur : préparer en amont
Avant même de proposer le pot ou les toilettes, il est utile de préparer l’enfant à cette étape :
✅ Intégrer des lectures adaptées : Des albums comme Tchoupi va sur le pot, P’tit Loup devient propre ou Qu’y a-t-il dans ta couche ? permettent à l’enfant d’aborder cette étape en toute légèreté, avec des personnages auxquels il peut s’identifier.
✅ Mettre en place des routines : Proposer d’aller aux toilettes à des moments clés de la journée (au réveil, avant la sieste, après le repas) permet d’installer des repères sécurisants.
✅ Utiliser un langage positif et simple : “Tu sens que tu as envie ?”, “Tu veux essayer le pot ?”, “Ce n’est pas grave, tu essaieras une autre fois”...
Célébrer les petites réussites
Un pipi dans le pot, même par hasard ? Bravo ! Une journée sans accident ? Super ! Mais aussi : un essai sans réussite ? C’est aussi une avancée !
🔹 Féliciter sans surjouer : L’enfant ne doit pas ressentir de pression, mais il est important de renforcer positivement chaque pas en avant : “Tu as senti que tu avais envie, c’est génial !”🔹 Valoriser les efforts, pas seulement les résultats : Cela renforce l’estime de soi et motive l’enfant à poursuivre.
Ne pas brusquer ni décourager
➡️ Pas de honte, pas de pression : Un accident n’est jamais une faute. Il fait partie du processus. Punir ou gronder un enfant qui n’y arrive pas peut entraîner des blocages ou de l’angoisse.
➡️ Respecter le rythme de chacun : Certains enfants seront prêts à 2 ans, d’autres à 3 ans. Le plus important est de ne pas comparer. La propreté n’est pas une course.
Le rôle des parents et des professionnels de la petite enfance
📍 Côté parents : Créer un environnement de confiance, être à l’écoute des signes de maturité (enfant qui se cache pour faire ses besoins, qui demande à être changé, etc.), et ne pas se laisser influencer par la pression sociale (“le tien n’est pas encore propre ?!”).
📍 Côté professionnels : Observer, accompagner, respecter le rythme de chaque enfant accueilli. Échanger avec les parents pour que l’apprentissage soit cohérent entre la maison et le lieu d’accueil. On ne force pas un enfant à aller sur le pot. On propose, on soutient, on encourage.
Les grandes étapes de l’acquisition de la propreté
Prise de conscience : L’enfant réalise qu’il est mouillé ou sale.
Anticipation : Il commence à signaler qu’il va faire pipi ou caca.
Maîtrise de jour : Il demande ou va sur le pot au bon moment.
Maîtrise de nuit : Cela vient souvent plus tard, parfois plusieurs mois après la propreté de jour.
En conclusion
L’acquisition du contrôle des sphincters est un processus progressif et individuel. Il nécessite du temps, de la patience, de l’écoute et de la bienveillance. L’enfant a besoin de se sentir soutenu et valorisé, jamais contraint ni jugé.
Accompagner cette étape, c’est lui offrir les clés de l’autonomie dans le respect de son développement. Et c’est aussi, pour nous adultes, une belle occasion de renforcer le lien de confiance qui nous unit à lui.





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