Le rôle du parent ou du professionnel : entre pompiers et coachs émotionnels
- audrey ALLIAGA
- 15 nov. 2024
- 3 min de lecture
Soyons honnêtes, face à la frustration des tout-petits, les parents et les professionnels oscillent entre deux rôles : le pompier de crise émotionnelle et le coach de vie zen. Voici comment naviguer dans cette jungle de petites colères (sans perdre votre calme... ou presque).
1. Accueillir l’émotion (et pas forcément le volume sonore)
"Oui, chéri·e, je comprends que ton biscuit cassé soit une tragédie nationale."
La première étape, c’est de reconnaître ce que l’enfant ressent. Cela ne veut pas dire que vous devez immédiatement courir recoller le biscuit, mais juste montrer que vous comprenez que, pour eux, c’est grave.
Pourquoi ? Parce que si on leur dit « ce n’est rien », leur frustration s’aggrave. Ils se sentent incompris et nous, on se retrouve avec un hurlement amplifié (et parfois une séance de roulé-boulé au sol pour accompagner).
C’est un peu comme si un collègue vous disait : « Oh, ton téléphone cassé ? C’est rien. Prends un autre. » Et vous, intérieurement : « Mais tu ne te rends pas compte ! »

2. Mettre des mots sur leurs émotions (spoiler : on se sentira parfois psy amateur)
Quand un enfant hurle parce qu’il voulait enfiler ses chaussures tout seul, ce n’est pas juste une crise. C’est sa fierté, son autonomie qui sont mises à mal. Alors, on lui dit :
« Je vois que tu es fâché parce que tu voulais le faire toi-même. C’est normal d’être frustré quand ça ne se passe pas comme on veut. »
Ça leur permet de comprendre ce qu’ils vivent, de verbaliser leurs émotions et, surtout, de ne pas se transformer en boule de frustration à répétition.
Imaginez qu’on vienne vous servir un café sans vous demander si vous le vouliez noir ou avec du lait. Votre frustration est légitime, non ? Eh bien, eux, c’est pareil... mais puissance 10.
3. Ne pas céder à toutes leurs demandes (même si c’est tentant)
"OK, je remets la banane dans sa peau, et tout ira mieux."
Non ! L’objectif, ce n’est pas de tout arranger à leur place, mais de leur apprendre à gérer leurs émotions. Céder à toutes leurs frustrations leur apprend que pleurer ou crier est la solution pour tout.
Par contre, proposez une alternative ou un compromis :
« La banane ne peut pas être recollée, mais on peut en manger une autre ensemble. »
Parce que si on commence comme ça, à 15 ans, ils pleureront pour qu’on fasse leurs devoirs de maths à leur place.
4. Enseigner des stratégies pour se calmer
Proposez des outils simples adaptés à leur âge :
Respirer profondément avec eux (et vous aussi, en passant).
Donner un objet pour extérioriser : un coussin à taper, un doudou à câliner.
Se concentrer sur une activité distrayante : « Oh regarde, on pourrait faire un puzzle ou un dessin ensemble. »
Un jour, ces petits apprentissages éviteront qu’ils crient sur leur ordinateur quand la page met 5 secondes à charger. Ce sera une grande victoire.
5. Rester calme (ou au moins essayer)
C’est le plus dur : ne pas entrer dans leur tempête émotionnelle. Ils ont besoin de votre calme comme d’un phare dans la nuit.
Si vous criez ou vous énervez, vous leur montrez que perdre le contrôle est une réponse acceptable. Pas évident, mais important.
Respirez. Pensez au chocolat caché dans le placard. Tout ira bien.
Conclusion : on ne sauve pas le monde, mais on forme des adultes zen
En accompagnant les enfants dans leur frustration, on leur donne des clés précieuses pour leur vie future. On leur apprend que :
Les émotions, ça se gère.
Les solutions viennent avec un peu de patience.
Et que les bananes cassées, ce n’est pas la fin du monde. (À moins qu’elles ne soient en rupture de stock... là, oui, peut-être.)
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