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Les repas : quand la purée rencontre la poésie (et parfois la tempête)

"Mais pourquoi tu ne veux pas goûter ? Tu adores ça d’habitude !" Si vous êtes parent, professionnel de la petite enfance ou juste spectateur d’un repas avec des enfants, vous avez sûrement entendu cette phrase. Entre la purée qui devient suspecte et les légumes qui semblent avoir une aura de terreur, chaque repas est un défi. Et pourtant, derrière ces refus parfois théâtraux, se cachent des raisons bien plus profondes qu’il n’y paraît.




Pourquoi les enfants refusent certains aliments ?

  1. Le goût : un univers en construction Les papilles des enfants sont comme des explorateurs novices dans un monde infini de saveurs. Ce qui nous semble doux ou agréable peut être perçu comme trop amer ou acide par eux. Et oui, les fameux légumes verts comme les épinards ou les brocolis, avec leurs saveurs légèrement amères, ne sont pas en tête de leur palmarès.

    "Non, je n’ai pas mis de citron dans la soupe, c’est juste une carotte."

  2. La peur de l’inconnu. On l’oublie souvent, mais pour un jeune enfant, chaque aliment qu’il ne reconnaît pas est une nouveauté potentiellement inquiétante. Les petits humains, comme les grands, ont tendance à éviter ce qu’ils ne connaissent pas.

    Imaginez une assiette remplie d’un mystérieux mélange de textures et de couleurs… Oui, même la purée verte peut ressembler à une expérience risquée !

  3. Les caprices… ou pas. Ce n’est pas toujours un "non" pour embêter les adultes. Parfois, refuser un aliment est une manière pour l’enfant d’affirmer son indépendance. Ce petit "non" face à une cuillère de haricots verts, c’est un grand "je suis une personne à part entière".

  4. Le besoin de contrôle. Quand tout dans leur vie est planifié par les adultes, le moment du repas peut devenir leur terrain d’expression personnelle : "Tu choisis mon pyjama, mon heure de sieste, mais la purée ? Ça, c’est moi qui décide."

  5. Une question de phase. L’enfant qui refusait tout hier acceptera peut-être de goûter demain. Les préférences alimentaires changent au fil des jours, des semaines et même des minutes. Et c’est normal.


Comment réagir avec bienveillance (et humour)

  1. Respecter le rythme de l’enfant. Chaque enfant a ses propres goûts et son propre rythme d’acceptation des aliments. Aujourd’hui, c’est "non merci" pour la soupe ? Ce n’est pas grave. L’important, c’est de proposer régulièrement sans forcer.

  2. Jouer avec la présentation. L’esthétique joue un grand rôle. Une assiette colorée, avec des légumes en forme de soleil ou un visage rigolo, peut transformer une grimace en sourire curieux.

  3. Partager le plaisir de manger. Les enfants imitent les adultes. Voir un parent ou un professionnel apprécier les aliments, en parler avec enthousiasme, peut les encourager à goûter eux aussi.

  4. Impliquer l’enfant dans la préparation. Un enfant qui a lavé, coupé (avec un couteau adapté) ou mélangé les aliments sera bien plus curieux de goûter sa propre création.


Quand le repas tourne au refus : que faire ?

L’essentiel est de ne pas transformer le repas en champ de bataille. Si un aliment est refusé, on peut dire calmement :"Ce n’est pas grave, peut-être une autre fois. Et si on se concentrait sur ce que tu aimes pour aujourd’hui ?"

Proposer une alternative tout en valorisant l’autonomie de l’enfant renforce son sentiment de confiance.


Conclusion : la patience avant tout

Refuser un aliment est une étape normale dans le développement d’un enfant. Chaque "non" est une occasion pour eux d’explorer leurs goûts, de tester leurs limites et d’affirmer leur identité. Et pour vous, adulte bienveillant, c’est un moment de lâcher-prise et de découverte des incroyables talents dramatiques des tout-petits.

Et souvenez-vous, un jour, ils vous demanderont peut-être la recette de cette fameuse soupe qu’ils juraient ne jamais vouloir goûter

 
 
 

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