Les violences éducatives ordinaires : Comprendre pour agir avec bienveillance
- audrey ALLIAGA
- 24 nov. 2024
- 3 min de lecture
Les violences éducatives ordinaires (VEO) sont des gestes, paroles ou attitudes que l’on considère souvent comme anodins ou nécessaires pour « bien éduquer », mais qui peuvent avoir des conséquences profondes sur le développement de l’enfant. Souvent héritées des générations précédentes, elles restent ancrées dans nos pratiques éducatives sans que nous en ayons pleinement conscience. Dans cet article, nous allons explorer ce que sont les VEO, pourquoi elles sont problématiques, et comment les remplacer par des alternatives bienveillantes et respectueuses de l’enfant.

1. Qu’est-ce que les violences éducatives ordinaires ?
Les VEO englobent :
Les punitions physiques (gifles, fessées).
Les humiliations verbales (moqueries, cris, comparaisons blessantes).
Les attitudes de rejet ou de menace émotionnelle (« Si tu fais ça, je ne t’aime plus »).
Ces pratiques sont appelées « ordinaires » car elles sont courantes et banalisées dans nos sociétés, mais cela ne signifie pas qu’elles soient sans conséquences.
2. Pourquoi les VEO sont-elles problématiques ?
Les études en psychologie et neurosciences montrent que :
Les VEO peuvent perturber le développement émotionnel de l’enfant, entraînant une baisse d’estime de soi et des troubles comportementaux.
Elles renforcent un modèle de résolution des conflits basé sur la violence, que l’enfant pourrait reproduire plus tard.
Elles nuisent à la relation de confiance entre l’enfant et l’adulte, rendant la communication plus difficile à long terme.
3. Prendre conscience de nos habitudes éducatives
Il est parfois difficile de reconnaître ces violences dans notre quotidien, car elles sont souvent perçues comme « normales » ou justifiées. Cependant, poser un regard critique sur nos pratiques éducatives est la première étape vers le changement.
Questions à se poser :
Cette action/phrase aide-t-elle réellement mon enfant à apprendre ?
Comment mon enfant perçoit-il ce que je viens de dire ou de faire ?
Aurais-je aimé qu’on m’adresse ce geste ou cette parole lorsque j’étais enfant ?
4. Remplacer les VEO par des alternatives bienveillantes
Il ne s’agit pas de laisser tout passer, mais d’encadrer avec fermeté et respect. Voici quelques outils :
Mettre des limites claires : Au lieu de crier ou de punir, expliquez calmement pourquoi une règle est importante. Par exemple : « Les jouets doivent rester par terre pour éviter de casser quelque chose. »
Accompagner les émotions : Si un enfant se met en colère, accueillez son émotion sans la rejeter. Dites par exemple : « Je vois que tu es très fâché. Parle-moi pour qu’on trouve une solution ensemble. »
Renforcer positivement : Mettez l’accent sur les comportements positifs plutôt que de pointer systématiquement les erreurs. Par exemple : « Bravo d’avoir rangé tes jouets sans que je te le demande ! »
Gérer vos propres émotions : Prenez une pause si vous sentez la colère monter. Respirez, éloignez-vous quelques instants pour éviter une réaction impulsive.
5. Pourquoi changer est un cadeau pour nos enfants (et pour nous-mêmes)
En adoptant une éducation bienveillante, nous offrons à nos enfants un modèle de communication respectueuse et de gestion saine des conflits. Nous leur montrons qu’il est possible de grandir dans un cadre sécurisé, sans peur ni violence. Ce changement, bien qu’il demande du temps et des efforts, est également bénéfique pour nous, car il renforce les liens familiaux et diminue les tensions au quotidien.
Conclusion
Les violences éducatives ordinaires ne sont pas une fatalité. Chaque parent ou professionnel de la petite enfance peut choisir de remettre en question les pratiques héritées pour construire un environnement éducatif plus respectueux et épanouissant. Ensemble, faisons le choix de la bienveillance et de l’écoute pour offrir à nos enfants un avenir serein, basé sur la confiance et l’amour.
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