Cauchemar ou terreur nocturne ?
- audrey ALLIAGA
- 21 nov.
- 4 min de lecture
Comment comprendre et accompagner le jeune enfant (0 à 6 ans)
Le sommeil des jeunes enfants est un véritable voyage… parfois paisible, parfois mouvementé. Entre cauchemars et terreurs nocturnes, les parents peuvent vite se sentir démunis : pourquoi mon enfant se réveille en pleurant ? Pourquoi hurle-t-il sans être vraiment réveillé ? Est-ce grave ?
Dans cet article, je t’explique la différence entre les deux, pourquoi cela arrive, comment réagir, et comment fonctionne le cerveau des 0-6 ans face aux émotions et au sommeil.
1.CAUCHERMAR ET TERREUR NOCTURNE
Les cauchemars
Les cauchemars sont des rêves effrayants.Ils surviennent en seconde partie de nuit, lors du sommeil paradoxal (le moment où le cerveau rêve beaucoup).
Signes d’un cauchemar :
l’enfant se réveille, pleure, appelle un adulte
il est éveillé et cherche du réconfort
il se souvient parfois de son rêve
il peut expliquer ce qui lui a fait peur selon son âge
il peut avoir du mal à se rendormir
👉 Âge fréquent : dès 18 mois – 6 ans (et plus).
Les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes ressemblent à une grosse crise de panique… mais l’enfant dort !Elles surviennent en début de nuit, pendant le sommeil profond.
Signes d’une terreur nocturne :
l’enfant hurle, transpire, se débat
il semble terrifié mais n’est pas conscient
impossible de le réveiller
il ne reconnaît pas ses parents
il se rendort ensuite comme si de rien n’était
le lendemain, il ne se souvient de rien
👉 Âge fréquent : surtout entre 2 et 6 ans.
2.Pourquoi les jeunes enfants vivent-ils cela?
Pour comprendre, il faut jeter un œil… au cerveau de l’enfant.
Le cerveau de 0 à 6 ans : encore en construction
L’enfant naît avec un cerveau immature, notamment la partie qui gère les émotions (l'amygdale).
La zone qui permet de raisonner, relativiser, comprendre ce qui se passe (le cortex préfrontal) n’est pas encore opérationnelle.
Le sommeil lui-même n’est pas totalement stabilisé avant 6 ans.
👉 Résultat : les émotions, les stimulations et la fatigue s'accumulent… et le cerveau peut "déborder".
Pourquoi des cauchemars ?
Parce que le cerveau :
trie les informations de la journée
digère les émotions
traite les peurs normales de son âge (monstres, séparation, obscurité, bruits…)
Les cauchemars sont donc une manière pour le cerveau d’évacuer du stress.
Pourquoi des terreurs nocturnes ?
Les terreurs nocturnes sont liées à un dysfonctionnement passager du sommeil profond :
le cerveau se “bloque” entre deux phases de sommeil
il n’est ni totalement réveillé, ni totalement endormi
il déclenche une réaction de panique automatique, sans conscience
Elles ne sont pas liées à des peurs, contrairement aux cauchemars.
3.Comment réagir en cas de cauchermar?
👉 1. Rejoindre l’enfant immédiatementIl est réveillé, il a peur : il a besoin de sentir ton soutien.
👉 2. L’apaiser sans minimiser« Tu as eu peur, je suis là. C’était un rêve, tu es en sécurité. »
👉 3. Rassurer avec le corps et la voixCâlins, voix douce, respiration calme.
👉 4. Remettre du sensTu peux expliquer que les rêves ne sont pas réels.
👉 5. Aider au retour au calme
petite lumière
verre d’eau
doudou
rituel rassurant
👉 Surtout : éviter les longues discussions qui alimentent la peur.
4.Comment réargir en cas de terreur nocturne?
👉 1. Ne pas réveiller l’enfantC’est tentant mais cela aggrave la crise.
👉 2. Rester à côté, sécuriserEmpêcher les gestes brusques, sans retenir fermement.
👉 3. Parler doucement sans chercher à le calmer absolumentIl ne t’entend pas vraiment.
👉 4. Attendre que la crise passeElle dure en général 2 à 10 minutes.
👉 5. Le lendemain : rien à redireComme il ne s’en souvient pas, inutile d’en reparler.
5.Que faire pour limiter cauchemar et terreur nocturne?
Pour les cauchemars :
rituel du soir stable
éviter les écrans après 17h
parler de ses émotions dans la journée
éviter les jeux trop excitants avant le coucher
installer une veilleuse si peur du noir
sécuriser la séparation (un câlin spécial, un rituel de doudou, un mot sous l’oreiller…)
Pour les terreurs nocturnes :
respecter les siestes (la fatigue favorise les crises)
coucher plus tôt si besoin
instaurer une routine apaisante
éviter les grosses excitations en fin de journée
veiller à un rythme stable (le manque de sommeil est un facteur déclencheur)
💡 Bonne nouvelle : les terreurs nocturnes disparaissent presque toujours spontanément.
6.Quand s'inquiéter?
Dans la grande majorité des cas… jamais !Mais il est utile de consulter si :
les crises sont très fréquentes (plus de 3 fois par semaine)
l’enfant se met en danger (chute du lit, tentatives de fuite)
l’enfant est très anxieux le jour
les cauchemars sont liés à un événement traumatique
les terreurs nocturnes apparaissent à l’adolescence (rare)
🌟 En conclusion
Cauchemars et terreurs nocturnes font partie du développement normal du jeune enfant.Leur cerveau est en plein travail : il traite, trie, se construit.
La meilleure réaction ?
👉 Présence, douceur, routine et patience.
Avec un cadre sécurisant et bienveillant, l’enfant retrouve rapidement un sommeil paisible… et les parents aussi !





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