Non, l’assistante maternelle n’est pas aux 35 heures !
- audrey ALLIAGA
- 24 janv.
- 3 min de lecture
Quand on parle du métier d’assistante maternelle, on entend souvent : « Mais tu as de la chance, tu travailles à la maison ! » ou encore : « Ça va, tu joues avec des enfants toute la journée. » Eh bien, asseyez-vous, je vais vous raconter ce que ça signifie vraiment d’être assistante maternelle, avec un brin d'humour et une dose de vérité.
Retour à mes débuts : jeune, naïve et surmenée
À 25 ans, j’ai commencé ce métier avec beaucoup d’envie et… peu de connaissances sur mes droits. À l’époque (oui, je parle comme une ancienne maintenant !), on était payé 2,65€ net de l’heure, avec une indemnité d’entretien à 2,50€ max. Les contrats pouvaient grimper à 50 heures par semaine, sans sourciller.
Je me levais à 7h et finissais à 21h, jonglant avec mes trois contrats, car à l’époque, c’était le maximum autorisé. Et les samedis ? Oh oui, parfois je travaillais aussi ! Mais j’étais jeune, sans enfant, et pleine d’énergie… enfin, naïve surtout. Je n’osais rien dire, pensant que c’était normal de donner autant, alors que le respect des horaires était souvent un concept flou pour certains parents.
20 ans plus tard : un autre rythme, mais toujours autant d’engagement
Aujourd’hui, j’ai vieilli (eh oui, 20 ans dans ce métier, ça laisse des traces !). J’ai un ado à la maison, un rythme de travail plus cadré et surtout, je m’impose enfin des limites.
Je commence à 7h30 et je termine à 18h30, sauf le mercredi après-midi, que je garde pour mes rendez-vous médicaux ou pour faire le taxi pour mon fils (priorité à lui, il grandit si vite !).Ah, et si vous vous demandez si je prends des arrêts maladie, sachez que c’est rarissime. Mon plus long arrêt ? Mon congé maternité, et encore, j’ai repris quand mon fils avait à peine 2 mois et quelques jours !
Un métier pas toujours reconnu à sa juste valeur
Certains pensent encore qu’on reste à la maison à « jouer avec des enfants ». Pourtant, être assistante maternelle, c’est bien plus que ça :
Promenades quotidiennes : À pied ou en voiture, chaque sortie est un marathon logistique. Mon sport ? Installer et retirer les sièges auto plusieurs fois par jour.
Partager son espace de vie : Notre maison est notre lieu de travail. Imaginez gérer des enfants dans un espace où votre mari et votre ado essayent aussi de vivre. C’est parfois… sport !
Être toujours disponible : Oui, je prends les enfants malades (sinon, bon courage aux parents), je gère les petits retards des parents sans broncher, sauf si ça devient une habitude.
Et bien sûr, dès que je suis en vacances, devinez quoi ? Je tombe malade ! Comme si mon corps attendait que je m’arrête enfin pour se venger.
Un métier passionnant malgré tout

Malgré les défis, je reste passionnée. La clé pour que tout fonctionne ? La communication avec les parents. Je parle beaucoup avec eux, et ça permet de garder une entente cordiale. J’ai toujours eu la chance de travailler avec des parents respectueux, même si, comme partout, certains en profitent un peu quand on donne trop.
Ce métier demande une énergie incroyable, une patience à toute épreuve et un grand sens de l’organisation. Ce n’est pas un simple « job à la maison ». C’est un vrai métier, avec une charge de travail encore trop sous-évaluée.
Alors, non, je ne suis pas aux 35 heures. Mais je suis fière de ce que je fais. Et la prochaine fois qu’on me dit : « Ça va, tu restes chez toi toute la journée », je répondrai avec un sourire : « Viens passer une semaine avec moi, et on en reparle ! »
Et vous, les collègues assistantes maternelles, quelles sont vos anecdotes qui illustrent bien notre quotidien ? Partagez-les en commentaire, qu’on puisse rire (ou pleurer) ensemble !
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